Pendant la période de socialisation, grâce à l’imprégnation, le chat apprend qu’il est un chat, qui est son partenaire et les codes de conduites à tenir avec son espèce. Ses fonctions sensorielles vont alors lui permettent de gérer son futur domaine de vie, par le biais d’une communication qui sera olfactive et phénoménal, visuelle, sonore et tactile.
Le chat est une espèce territoriale et est par définition un animal solitaire, qui limite ses relations intra-espèce à la reproduction et l’éducation de ses jeunes. Cependant , son but étant d’assurer sa survie, le chat est obligé de faire des compromis entre son confort, sa sécurité, sa sexualité, et la disponibilité de sa nourriture.
Les chats se transmettent des informations par des dépôts d’odeurs et des marquages visuelles pour fixer des limites à leurs territoires, et organiser un partage temporel de certaines parties de son domaine vital.
Ce qui caractérise le territoire du chat, c’est
l’organisation de son espace de vie en aires
d’activités qui se divisent en trois champs distincts.
Ses champs d’activités, qui regroupent ses aires
d’alimentations, d’éliminations, de chasse, de jeux et des aires consacrées à l’interaction
intra espèces.
Des champs d’isolements, où la zone principale est son lieu de couchage qui peut servir de refuge en cas de besoin.
Puis, des champs d’agressions qui ne sont pas un champ territorial à part entière. On retrouve dans cette zone, les champs d’isolement, les zones de reproduction et les lieux de passage. Il est bon à savoir que toute zone où se trouve le chat peut devenir une zone d’agression selon son état émotionnel et physiologique. Chez certains chats dont la socialisation est imparfaite, tous les champs rentrent dans cette catégorie. Le chat vit alors dans une bulle où lui-même devient un champ d’agression.
A l’intérieur de son domaine, l’organisation y est complexe. Certains territoires sont permanents tandis que d'autres sont temporaires, certains sont contigus, d'autres peuvent être séparés par des espaces fréquentés par tous les voisins. Certains sont uniquement occupés par le résidant, d'autres que pendant la reproduction.
L’ensemble de son territoire, selon l’ approche française est composé de nombreuses zones reliées entre elles par des voies de passage, que l'animal emprunte et balise par des marquages, généralement odorants. Les chats, les utilisent à des moments différents de la journée ou de la nuit. La priorité de l'accès à ces zones de passage est réglée sur la base du "premier arrivé, premier servi" ou sur la base d'un horaire fixant à certaines heures la présence d'un individu et à d'autres heures, celle d'un autre. Seuls des bouleversements ou des troubles comportementaux modifient les itinéraires du chat.
Le chat communique avec ses congénères par le biais de phéromones (molécules chimiques secrétées à l’extérieur de l’organisme), qui constituent pour lui, une véritable carte d’identité. Il existe différentes phéromones qui véhiculent des messages spécifiques soit sexuel ou de familiarisation, d’alarme et d’espacement et territorial, elles servent également de compteur temps et d’orientation dans l’espace.
Les phéromones sont produites par la salive, l'urine, les glandes anales, les glandes cutanées situées autour de la bouche, sous le menton, dans le conduit auditif externe, au niveau de la tempe, dans la zone péri anale, et sur la face supérieure de la queue. Cela permet au chat d’émettre un message permanent, livrant ses codes, et pour le récepteur de les analyser grâce au reflexe de flehmen et à l’organe de Jacobson situé dans sa gueule, en entrouvrant celle-ci, il souffle et écrase les molécules sur son palais.
Les marques visuelles sont des marques de présence et d’isolement. Les chats territoriaux les impriment à proximité des champs d'isolement, des champs de chasse, d'élimination et d'alimentation, sur des objets visibles. Elles sont rafraîchies régulièrement.
Les chats sociaux griffent peu. Quand il fait ses griffes, le chat
dépose aussi des phéromones apaisantes. Les griffades font
donc partie intégrante des marques familières que le chat
dépose sur son territoire.
Le marquage, qu’il soit olfactif ou visuel, permet au chat d’informer ses semblables sur ce qu’il est, ce qu’il vit, son humeur, son caractère, ses intentions, son territoire et sa disposition sexuelle.
Le marquage urinaire est activée par l'excitation, l'émotion, la sexualité et l'intrusion territoriale, on dénombre deux types de marquages le marquage sexuel et le marquage réactionnel, commun aux deux sexes.
Le chat possède également tout un panel d’attitudes corporelles qui lui permet de communiquer à courte distance. La communication passe alors par le regard, la contraction de sa pupille, la position de ses oreilles et la position de son corps, le chat peut faire passer un message en dilatant les pupilles ou en fermant les paupières. Ses attitudes corporelles permettent de faire comprendre si le congénère peut ou ne peut pas approcher. La communication passe par différente posture indiquant la menace offensive ou défensive. Elle va souvent de pair avec son répertoire vocal, les sons émis sont modulés, cela va du ronronnement liés au plaisir ou à une certaine souffrance, en passant par le miaulement d’appel, jusqu’aux sons de fortes intensités qui se produisent pendant l’accouplement, en cas de peur, de colère, le chat souffle, crache et gronde.
Le système social du chat est matriarcal, son organisation est règlementée et l’espace est partagé dans le temps. Le groupe social possède la même odeur acquis par léchages et frottements, c’est le marquage de familiarisation.
Les membres de la communauté se limiteront aux mères et à leurs descendances, le male ne participant pas à l’éducation des jeunes. Les femelles chassent les jeunes males venus à maturité sexuelle, ils devront se trouver un autre territoire.
Pendant les périodes de reproductions, les chats males sont acceptés et invités par les femelles dans les zones de reproductions, par des jets d’urine et des marquages. Elles peuvent acceptés plusieurs accouplements par jour, de différents males.
Les ressources défendues par les femelles sont ses zones d’isolements et son alimentation, alors que celles défendues par les mâles sont l’accès aux femelles reproductrices.
Les chats males intensifient leurs marquage urinaire et leurs secrétions anales lors des périodes de reproduction, pour écarter les prétendants.
Leurs domaines de vie sont beaucoup plus vastes que les femelles car ils chevauchent le domaine vital de plusieurs femelles. Ils peuvent cependant se regroupés en fraternité, une communauté de chats males qui se rencontre dans des lieux et horaires fixes.
Cette communauté possède une hiérarchie, les chats dominants reproducteurs, les jeunes males novices et certaines alliances entre chats.
Le chat est un animal territorial, mais chez le chat vivant en milieu restreint, socialisé à l’homme depuis son plus jeune âge, le rapport au territoire ne fait plus partie de ses priorités.
Un lien d’attachement se met en place avec l’être humain. Le chat s’adapte, il suffit qu’il trouve dans son lieu de vie, les aires qui couvrent tout ses besoins.
MARLENE DELRIEUX